TEDx Bordeaux Countdown ↑

Participer en tant que speaker à TEDx Bordeaux COUNTDOWN pour aborder quelques questions liées au réchauffement climatique était une aventure extraordinaire. Expérience tellement enrichissante. Ce fut l'occasion de rencontrer une équipe de personnes exceptionnelles, de professionnel.le.s bénévoles qui accompagnent avec une attention toute particulière, les conférencier.ère.s préparé.e.s pour engager la parole, pour transmettre face à un public attentif et impliqué. J'aimerais ici remercier tous les membres de l'équipe pour leur réelle implication auprès des intervenants, les autres speakers pour leur soutien affectif ainsi que les personnes sensibles et chaleureuses ayant composé le public.

La question que je me suis posée mainte fois avant de m'engager à prendre la parole était celle de ma place. Comment se sentir légitime pour aborder un sujet d'une telle importance alors que l'on se sent si insignifiant face à ce qui se présente — sans l'artifice d'un titre. En quoi de simples mots pourraient-ils être importants pour d'autres alors que l'expérience d'une vie en démontre un contraire ? En toute honnêteté, je n'ai pu répondre à cette question. Cela a inséré quelques doutes, troubles là où habituellement l'aisance accompagne les sujets bien maîtrisés. Et finalement, par un heureux hasard, bien après la conférence j'ai pu mettre des mots, recréer un bout d'histoire effacée, là où le.s silence.s s'étai.en.t invité.s.

La conférence était structurée en deux parties. La première comprenait des éléments qui selon moi étaient importants à ne pas développer mais à révéler notamment pour appuyer, souligner, préciser une expérience de terrain vécue pendant plus de trente ans en l'exercice de la profession d'apiculteur ; montrer que ce que l'on nomme la CROISSANCE est interdépendante du stress régulier dont nous sommes l'objet quotidiennement et qui nous pousse à consommer toujours davantage et de fait à produire plus que de raison ; montrer également qu'il n'est pas si difficile en fin de compte de faire des choix conséquents dans sa vie et de prendre des décisions radicales pour être plus en phase avec sa conscience et ne plus répondre aux injonctions du Système. Plutôt que de poursuivre cette voie, je présentais dans la seconde partie l'idée que le regard que l'on porte sur les choses est bien souvent subordonné à celui de l'Autre ; l'Autre en tant que personne, l'Autre en tant que Société — « […] Société pour qui l'Être était fondé en Avoir » écrivait Roland BARTHES dans La chambre claire, Note sur la photographie. C'est peut-être en questionnant ce regard et son intention que des réponses peuvent éventuellement apparaître et nous aider à rompre les chaînes. Comme je le démontrais sommairement si le regard de l'Autre lui appartient, alors le mien m'appartient. Et si mon regard m'appartient, une attention particulière doit s'appliquer au fait que j'appartiens également à mon regard : d'une part car on regarde toujours de la façon dont on a appris à regarder et d'autre part, parfois inconsciemment, nous adoptons le regard de l'Autre, sur soi. C'est en posant notre regard autrement, différemment sur notre histoire, sur notre environnement, sur une colonie d'abeilles… non pas dans un contexte consumériste, ni dans celui d'un ordre scientifique mais dans la simplicité d'un émerveillement que l'on pourrait possiblement libérer notre regard afin qu'il puisse s'envoler vers l'étendue d'une vision poétique. Nous pourrions enfin il me semble, prendre de sages décisions et penser l'avenir avec nos enfants.

Video de la Conférence ↑

Et si nous apprenions enfin à libérer notre regard afin qu’il se pose autrement, différemment, dans l’Émerveillement…

Images mémorables ↑